Les élèves de Première spécialité HGGSP au chevet du climat

La première semaine de cours a été marquée dans 3 des groupes d’Histoire-Géographie-Géopolitique-Sciences Politiques (HGGSP) du lycée Jacques Amyot par un exercice de simulation de négociations climatiques. Objectif à atteindre : limiter le réchauffement climatique à 2°C à l’horizon de la fin du XXIe siècle. Outil utilisé : le jeu de rôle (avec quelques aménagements) proposé par le site climateinteractive.org, mis en place par le célèbre Massachussets Institute of Technology (MIT).

Les deux enseignants à l’origine de cette expérience pédagogique, Mme Temzi et M. Depriester, poursuivaient deux objectifs : permettre aux élèves composant leurs groupes respectifs et issus des 9 classes de 1ère de l’établissement d’apprendre à se connaître à travers une situation pédagogique ludique. Il s’agissait aussi, dans le cadre du cours introductif de la spécialité et leur faire toucher du doigt, de manière pragmatique ce que sont les 4 disciplines qui structurent cet enseignement de spécialité qui croise histoire, géographie, géopolitique et sciences politiques.

Ainsi les élèves ont saisi la portée de la responsabilité historique des pays industrialisés, importants émetteurs de gaz à effet de serre depuis bien plus longtemps que les pays en développement ou émergents. Ils ont pu réaliser comment une connaissance fine de la géographie physique permettait de faire des forêts « primaires » une monnaie d’échange pour les pays en développement ou encore comment la connaissance géographique des différents modes de vie présents sur la planète permettait de comprendre des représentations, des discours et des solutions variées territorialement.

Très vite des rapports de force se sont établis entre pays développés et pays en développement puis, plus finement, entre coalitions du même bloc. Entraîner les autres pour aboutir à un accord ambitieux tout en protégeant ses intérêts individuels, telle a été la tension permanente pour les membres des délégations des différentes régions du monde. La presse, les ONG par des manifestations ou encore le lobby des industries fossiles, par des négociations de couloir, ont aussi ajouté leur grain de sel dans les rouages d’une difficile négociation onusienne.

Si finalement les engagements cumulés des Etats n’ont pas toujours permis d’obtenir une trajectoire limitant le réchauffement à ces fameux 2°C, les élèves ont néanmoins atteint les objectifs humains et pédagogiques assignés à cet exercice qui a toute sa place dans l’enseignement secondaire français. Ils ont même souvent été au-delà avec des prestations orales souvent remarquables par leur force de conviction et des formules parfois bien pensées pour interpeler leurs partenaires et prendre le leadership.