La Bibliothèque historique du lycée Jacques-Amyot (Cour d’honneur)

Un don du jésuite et ancien élève Guillaume Daubenton

Un escalier d’honneur monumental nous conduit jusqu’à une vaste salle située sous les toits. La majesté des lieux frappe le visiteur qui admire les boiseries et les plafonds lambrissés, avant de se pencher sur les rayonnages vitrés, renfermant plusieurs milliers d’ouvrages.

Construite au début du XVIIIème siècle, à la fin du règne de Louis XIV, par le jésuite influent Guillaume Daubenton (1648-1723), la bibliothèque est le don d’un ancien élève souhaitant soutenir son collège contre l’évêque janséniste d’Auxerre, Charles de Caylus. C’est aussi un outil de propagande mis au service de la religion catholique. La compagnie de Jésus (les Jésuites), soutenue par le pape dans la Contre-réforme, avait à cœur de lutter partout contre le protestantisme, dont on sait qu’il fut virulent dans notre département.

Au fil du temps, la bibliothèque s’est enrichie de multiples ouvrages, de toutes dates et éditions et de toutes tailles (gros in-folio ou minuscules Elzevir), constituant un saisissant témoignage de quatre siècles d’enseignement et de pédagogie. Dix-huit armoires, désignées par des lettres alphabétiques, abritent un monde multiple et divers qu’il soit littéraire ou scientifique, français ou étranger, profane ou religieux. On signalera le « don Livry » du nom de Mgr de Livry, abbé de Sainte-Colombe-les-Sens, qui, en 1771, vint ranger avec l’élève pensionnaire Chapet, les nombreux volumes blasonnés qu’il offrait au collège. Et à titre amusant, le « Manuel complet des Aspirants au Baccalauréat ès lettres » qui figure sur place mais …n’est jamais consulté.

 

Cliché F. Gand

   

Clichés F. Gand

 

Un fonds riche et varié

 

Cette bibliothèque comporte entre autres richesses :

un fonds religieux : livres de spiritualité et de théologie, bibles et missels : le missel de Monseigneur de Caylus (1738)  dont la gravure liminaire représente la cathédrale d’Auxerre ou Les sermons du père Hubert (1765).

un fonds humaniste : des écrivains de l’Antiquité grecque et latine et des ouvrages en  hébreu : un Sophocle grec/latin  (1568), un Théocrite commentant le grec en latin (1604), un Tite Live (1682), un Lexique hébreux et chaldéen (1615).

un fonds philosophique : Dispute métaphysique de Gassendi contre Descartes(1664) ou  Recherche de la vérité de Malebranche (1721).

un fonds du siècle des Lumières (XVIIIe siècle) : dictionnaires de Bayle (1730), de Furetière, de Trévoux en édition originale (1752) ou L’expédition en Laponie de Maupertuis (1738).

un fonds scientifique moderne : L’histoire naturelle  de Buffon (édition Lacépède 1825), des ouvres de Newton..

-un fonds littéraire moderne : œuvres nombreuses de Sainte-Beuve, Hugo, Rousseau, Lamartine… et même en langues étrangères (anglais, espagnol).

un fonds « pédagogique », manuels et traités comme l’Histoire de la littérature française  (1896) sans oublier les livres de prix, remis aux distributions solennelles du Collège depuis le XVIIème siècle.