Le Minotaure d’Arturo Carmassi

Cliché F. Gand

 

Le 1 % artistique

Le Minotaure d’Arturo Carmassi est né du dispositif  nommé « 1% artistique » ou « 1% culturel » : obligation pour les établissements publics de consacrer 1% du budget de travaux de construction à la réalisation d’une œuvre d’art.

Le Minotaure a été installé lors des travaux de regroupement des deux lycées de garçons et de filles entre 1979 et 1981. Il a été fabriqué principalement en fonte de fer et en béton. La structure pèse 8 tonnes et son intérieur est creux.

Arturo Carmassi (1925-2015)

Originaire de Lucques, Arturo Carmassi étudie à l’académie Albertine de Turin et présente dans cette ville ses premières expositions. A partir de 1952, à Milan, il est le chef de file de la peinture informelle. Peintre, graveur et sculpteur, il a reçu de nombreux prix et distinctions. Les premiers minotaures, « un symbole de vie n’en finissant jamais », selon lui, apparaissent dans son œuvre dès 1945. Avant lui, Pablo Picasso s’était aussi inspiré de ce mythe.

Le mythe du Minotaure

D’après son étymologie, le Minotaure est le taureau de Minos, en fait c’est un monstre à corps d’homme et à tête de taureau. Son histoire nous entraîne vers l’un des mythes fondateurs de la Grèce antique, ou plutôt de la Crète.

Minos était un des fils d’Europe et de Zeus. Le roi de Crète étant mort sans descendance, Minos voulut écarter ses frères du trône de Crète et affirma qu’il était béni des dieux ; pour le prouver il demanda à Poséidon de faire sortir un taureau de la mer en promettant de le lui sacrifier ensuite, mais devant la beauté de la bête, il l’envoya dans ses troupeaux. Le châtiment ne tarda pas, Pasiphaé, la femme de Minos, tomba amoureuse du taureau, demanda à l’artiste athénien Dédale de fabriquer une forme de génisse à l’intérieur de laquelle elle se glissa pour s’accoupler avec le taureau. C’est ainsi que naquit le minotaure. Minos, honteux à la naissance du monstre, le fit enfermer dans le labyrinthe construit par Dédale.

Après l’assassinat de son fils en Attique, Minos vainquit les Athéniens et leur demanda un lourd tribut car le Minotaure se nourrissait de chair humaine : les Athéniens devaient livrer sept jeunes gens et jeunes filles tous les neuf ans pour servir de pâture au m

monstre. Cela dura jusqu’à ce que Thésée fasse partie du voyage, triomphe du minotaure et sorte du labyrinthe aidé par le fil d’Ariane.

La symbolique du mythe

Le taureau représente depuis la préhistoire la force des dieux. Il est aussi considéré comme le fécondateur de la nature. C’est un symbole patriarcal et héréditaire. C’est aussi l’animal que l’on sacrifie aux dieux les plus importants.

Finalement l’histoire de Pasiphaé rappelle celle d’ Europe, que Zeus séduisit en prenant la forme d’un taureau blanc et le rite de la hiérogamie (hiéros : sacré ; gamos : union sexuelle, mariage), l’union de la reine avec une force divine et fécondante pour l’épanouissement du royaume.

 

Travail réalisé par les élèves de 1ère, option langue et culture de l’Antiquité, grec ancien, en septembre 2015 et septembre 2016 avec leur professeure Véronique Poinsot