Un Atelier Cinéma, a été mis en place cette année, tous les vendredis, de 12h30 à 13h30. Il a réuni une vingtaine d’élèves de terminale. Le principe de cet atelier ? Ne pas se contenter d’absorber sans recul le flux des images mais tâcher d’en approfondir les effets par la connaissance des dispositifs de mise en scène définis par les réalisateurs tels Hitchcock, Godard, Cassavetes, Welles, Kubrick et bien d’autres.
Le cadrage qui ramène l’exubérante diversité du visible à un “pan de réalité” délimité par le rectangle de l’image, le montage qui recrée le rythme du temps telle une partition musicale,les ellipses de la narration qui sont des vecteurs d’accélération mais ménagent également des fissures dans le récit où peuvent alors se glisser notre imagination comme notre rêverie, le hors-champ, le flash-back etc. : tous ces termes sont entrés dans notre langage courant et se réfèrent à des états de la perception qui sont devenus évidents pour tous.
En s’appropriant le vocabulaire technique du cinéma en prenant appui sur de multiples extraits de films les jeunes spectateurs deviennent actifs, ils apprennent à affiner leur perception, à rendre raison d’un goût – pour se donner des raisons d’aimer plus encore. Cette contribution à la compréhension était une autre manière de vivre les films et ainsi de prolonger le plaisir pris à les regarder. En s’interrogeant sur les motivations qui ont poussé un cinéaste à montrer une scène sous un angle particulier et avec un découpage précis, on participe à une expérience plus large encore : on saisit toute l’acuité du regard qu’un artiste porte sur le monde.
Le propos était donc au moins double : développer une pédagogie des images en mettant des mots sous des émotions, non pour les tuer mais pour les faire vivre sous une forme renouvelée et faire naître une cinéphilie : celle des films du présent et du passé dont certains sont d’authentiques chefs d’œuvre au même titre que l’histoire de la littérature, la peinture ou la musique.
A consulter : «Les Opposés», court métrage réalisés par les élèves de l’atelier.